“Je les formerai et vous les mettrez à l’œuvre”
Poullart des Places à Grignion de Montfort
La fondation du Séminaire du Saint-Esprit
À Paris, en 1701, les Jésuites acceptèrent un des anciens étudiants de leur collège à Rennes, Claude François Poullart des Places. Il avait obtenu un diplôme en Droit à Nantes en 1700, mais il avait changé ses plans de poursuivre une carrière de juriste pour étudier la théologie.
Pendant que Claude étudiait à Rennes, il développa une amitié avec un collègue, Louis-Marie de Montfort. Louis-Marie demanda à Claude de l’aider à former un petit groupuscule de prêtres pauvres qui travaillerait sous l’étendard et la protection de la Sainte Vierge. Bien que Claude rêvât d’être missionnaire et martyr, il répondit à son ami qu’il voulait bien poursuivre son rêve de cette manière.
Le succès montrait que Dieu bénissait le travail de Claude, et Louis-Marie pouvait compter sur lui pour lui fournir des missionnaires. « Je les formerai et vous les mettrez à l’œuvre. Comme ça, nous serons tout les deux satisfaits.»
L’Assemblé d’amis
Il y avait beaucoup de nécessiteux et de souffrances dans les rues de Paris. Par sa spiritualité, “l’Assemblée d’amis” (AA) s’engageait dans des œuvres charitables qui seraient faites en secret, sans grande pompe. Un extrait de leur livre de bord nous le dit:
« Il n’y a pas de preuve plus grande de l’amour que nous avons pour Dieu que celui que nous avons pour notre prochain, qui a pris la place sur terre de Jésus mourant afin d’être l’objet le plus proche et le plus immédiat de nos affections…Ceux dans le pire état sont les pécheurs en dehors de la grâce de Dieu. C’est ceux-ci qu’il faut regarder avec le plus de compassion et réconforter avec le plus de soin. »
Cette adhésion de Claude Poullart des Places à l’Assemblée d’amis (AA) eut une grande influence sur l’œuvre qu’il fondrait plus tard. En 1702, il se mit à « pourvoir de façon discrète à la subsistance de quatre ou cinq étudiants pauvres. »
Fondation du Séminaire du Saint-Esprit
Le petit groupe continua à s’accroître jusqu’à ce qu’une douzaine des étudiants demandent à Claude de fonder une communauté. Alors, à la Pentecôte 1703, à l’Église de Saint Étienne-des-Grès, le groupe se consacra au Saint-Esprit sous la protection de la Conception Immaculée. Guidé par la Providence et avec l’approbation de son confesseur, Claude devint le fondateur du Séminaire du Saint-Esprit bien qu’il ne fût pas encore prêtre et bien qu’il n’eût que 23 ans.
En se retirant pendant les vacances de Noël 1704, il écrivit: « Il y a trois ans déjà que le Seigneur dans sa miséricorde extraordinaire, m’a écarté du monde. »
Claude les encouragea à vivre leur vie comme prêtres dans la pauvreté ainsi que parmi les pauvres.
Six ans de direction par Claude des Places
Ce clergé pauvre reçut une formation théologique solide et approfondie par les Jésuites de Louis-le-Grand. Claude les encouragea à vivre leur vie comme prêtres dans la pauvreté ainsi que parmi les pauvres.
Claude fut enfin ordonné prêtre le 17 décembre 1707, mais il mourut d’une pleurésie le 2 octobre 1709 alors qu’il n’avait que trente ans. Il fut enterré avec les pauvres dans une fosse commune au cimetière de Saint Étienne-du-Mont, à côté de la chapelle de Notre Dame. Le Diocèse de Paris introduisit la cause de la béatification de Claude François Poullart des Places en 1989.
Le Séminaire, basé solidement sur la pauvreté et sur l’amour des âmes abandonnées, avait déjà 70 étudiants lors de la mort de son fondateur. Il fut connu pour:
- la pauvreté de ses étudiants
- l’absence de frais de scolarité
- la durée et l’étendue des études
- son engagement à la pauvreté et à la disponibilité apostolique
Les postulants étaient pauvres, mais avaient une aptitude à l’étude. Ils passaient trois ans à étudier la philosophie, quatre ans à intérioriser la théologie, et pour les plus aptes, deux ans à des études supplémentaires.
Pierre Caris, qui eut la charge pendant plus de 40 ans de procurer la nourriture nécessaire aux étudiants pauvres, se fia entièrement à la Providence pour remplir leurs assiettes: « Je fais de mon mieux à payer mes dettes, mais je n’arrive jamais à les rattraper… »
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