Lorsque nous pensons à ce que le Pape François appelle le ‘massacre en Ukraine’, le passage de l’Écriture qui me vient à l’esprit est celui de la fuite en Égypte de Joseph, Marie et de l’Enfant Jésus (Mat. 2:13-23). La triste guerre en Ukraine a forcé des milliers de personnes, surtout des femmes et des enfants, à se réfugier dans un certain nombre de pays européens et certains d’entre eux sont accueillis dans les maisons et les paroisses des Circonscriptions d’Europe. Nos confrères en Europe se sont mis à leur service en sachant qu’en offrant de l’aide aux réfugiés pour survivre et organiser leur vie, ils sont fidèles à notre charisme spiritain. La Règle de vie insiste sur ce type d’apostolat : « Nous allons de préférence vers les opprimés e les plus défavorisés individuellement et collectivement» (RVS 12) ; et « nous considérons comme tâches particulièrement importantes aujourd’hui : l’apostolat auprès des réfugiés, des immigrants et des marginaux » (RVS 18.1).
Confrontés aux paroles de Jésus qui sont devenues une réalité : « J’ai eu faim et vous m’avez donné à manger ; j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger et vous m’avez accueilli…. Ce que vous avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait », nos confrères ne peuvent pas rester indifférents, face au sentiment de tristesse et d’impuissance des réfugiés ukrainiens.
Les spiritains au service des réfugiés ukrainiens
Pologne : Les ecclésiastiques sont activement impliqués dans l’assistance apportée aux réfugiés. Toutes les communautés spiritaines se sont jointes aux collectes organisées par les agences Caritas de l’Église. Plusieurs communautés spiritaines ont offert des chambres pour les réfugiés. Dans la maison provinciale de Bydgoszcz, Ils ont déjà accueilli des mères avec enfants venues des zones de guerre. 12 femmes et 14 enfants vivent au séminaire où ils reçoivent des repas chauds quotidiens, des accompagnements spirituels et l’assistance médicale nécessaire. Ils ont également reçu des cartes SIM gratuites pour leurs téléphones afin de rester en contact avec leur famille.
Une femme de Jytomyr raconte : « Nous sommes restés jusqu’à la dernière minute. Nous ne voulions pas nous enfuir, mais quand nous avons vu de nos propres yeux les bombardements de la ville, j’ai emballé le nécessaire en une heure et je me suis enfuie avec mes deux filles. Seulement avec les vêtements que nous portions et rien d’autre. Il n’y avait plus de marchandises dans les magasins ; ni pain ni conserves. Mon mari et ma mère sont restés ».
La télé est toujours allumée dans la salle commune. Ces femmes ukrainiennes sont terrifiées par ce qu’il se passe dans leur pays. Tous les jours, elles reçoivent des informations de leurs familles. Elles ont confiance en Dieu et avec l’aide de Dieu, elles rentreront chez elles. Elles expliquent aux enfants pourquoi ils sont partis si vite.
Une autre femme vient des environs de Jytomyr. Elle n’avait pas l’intention de quitter sa maison, mais lorsque des bombes sont tombées dans la rue voisine, elle a réalisé que sa vie était en danger. « Les explosions ont soufflé toutes les fenêtres, des fragments de bombes volaient partout. Ma fille a 13 ans », raconte la mère. « Quand l’attaque a eu lieu, elle était sortie de la maison. Elle avait tellement peur qu’elle ne pouvait ni pleurer ni parler. Elle couvrait juste sa bouche avec sa main et se blottissait dans mes bras. Maintenant, nous vivons ici dans le bâtiment du séminaire à Bydgoszcz ».
Une autre Ukrainienne dit : «Je suis surprise que les gens ici soient si compréhensifs ; ils nous accueillent et nous offrent tout ce dont nous avons besoin». Puis, les larmes aux yeux, elle ajoute « Après tout, je veux rentrer chez moi».
On ne sait pas encore combien de temps les réfugiés resteront en Pologne ; cela pourrait prendre plusieurs mois, voire des années.
Au Portugal : La province a offert l’ancien séminaire spiritain de Silva-Barcelos, qui est maintenant un centre de spiritualité spiritain (Centro Espiritano de Espiritualidade [CESM]), comme refuge pour les réfugiés Le père Eduardo Miranda Ferreira, le directeur, définit ce séminaire comme un premier port où les réfugiés sont accueillis avant d’être hébergés par des familles. Le Séminaire dispose de 50 chambres avec deux lits chacune. Le 17 mars, il a accueilli les soixante-neuf premiers réfugiés ukrainiens et le 20 mars, vingt-cinq réfugiés. Le vendredi 25 mars, quatre-vingt-dix autres réfugiés sont arrivés, précisément le jour de la consécration de la Russie et de l’Ukraine au Cœur Immaculé de Marie. La majorité d’entre eux sont des femmes et des enfants.
Outre le gîte et le couvert, les réfugiés ont besoin de toutes sortes d’aide, y compris spirituelle. Nous avons prévu 10 places à Torre d’Aguilha.
En Grande-Bretagne : Les membres de la Province de Grande Bretagne, tant au niveau individuel que communautaire, ont été impliqués dans des activités qui servent à exprimer la solidarité et à répondre aux besoins des réfugiés d’Ukraine.
Dans les paroisses administrées par les Spiritains : A St Paul’s Dover, le groupe de jeunes de la paroisse a organisé deux événements importants le week-end dernier : une marche du Rosaire et un café pour collecter des fonds afin de soutenir le peuple d’Ukraine. Plus de £1000 ont été collectées. Des chambres ont également été préparées pour accueillir les réfugiés dont on attend l’arrivée. Un esprit merveilleux similaire s’est manifesté à la paroisse de Garston, où des denrées alimentaires, des médicaments, des vêtements, de la literie ainsi que des dons en argent ont été collectés et envoyés directement en Ukraine. All Saints et English Martyrs Hassop a organisé une collecte spontanée pendant le week-end qui a permis de récolter £500.00. Aux paroisses de Our Lady et St Cuthbert Maybole, dans le diocèse de Galloway en Écosse, une collecte spéciale a été organisée pour les réfugiés ukrainiens. L’école primaire de la paroisse a également organisé une journée de prière pour la paix en Ukraine. Les paroisses de Mary Immaculate et St Peter’s, New Barnet ont organisé une veillée de prière pour l’Ukraine. Elle comprenait des prières et des témoignages de personnes ayant des liens avec l’Ukraine. Il y avait aussi des chants et de la musique d’Ukraine. La paroisse a également prévu de faire une deuxième collecte pour l’Ukraine lors des messes du week-end des 2 et 3 avril. Des dispositions sont également en cours pour mettre en place des installations appropriées dans le centre paroissial afin de pouvoir accueillir et loger une famille de réfugiés. Dans les paroisses de Sacred Heart Tunstall et St Joseph’s Burslem à Stoke-on-Trent, il y aura une deuxième collecte le dimanche 3 avril pour le peuple d’Ukraine.
Dans les écoles où les Spiritains sont aumôniers : Nicholas Breakspear Catholic School, St Albans, a fait deux collectes de matériel qui a été expédié en deux envois : l’un à la frontière roumaine avec l’Ukraine et l’autre à la frontière polonaise. Ils sont en train de faire une troisième collecte de matériel. Ils ont également fabriqué des badges avec le drapeau ukrainien qui sont vendus à £1 chacun pour collecter des fonds pour soutenir l’Ukraine. Une collecte de fonds pour soutenir un orphelinat en Pologne qui accueille des Ukrainiens a été organisée à la St Michael’s Catholic Grammar School de Londres. Ils ont également organisé des assemblées et des moments de prière pour la paix en Ukraine.
Projets : Le projet Spiritan Revive, qui est une organisation caritative dédiée au soutien des réfugiés et des demandeurs d’asile, a été très occupé par le soutien aux réfugiés arrivant d’Ukraine. Le service aux réfugiés arrivant d’Ukraine a été triple. Ils ont fourni des conseils professionnels et ont aidé à les orienter vers les points appropriés où ils pourraient trouver l’aide nécessaire. Il s’agit, par exemple, de les orienter vers d’autres organisations caritatives sœurs pour une assistance particulière. Ensuite, ils ont aidé les enfants des réfugiés arrivant d’Ukraine à obtenir des places dans les écoles. Enfin, ils ont travaillé à la réunification des réfugiés avec leurs familles. Il s’agit d’un service essentiel car, étant donné les circonstances, beaucoup ont perdu le contact avec leur famille.
Au niveau individuel : Le P. Anthony Gittins, un de nos confrères à l’étranger, basé à Chicago, a envoyé 500 £ à L’Arche en Ukraine.
Bien que beaucoup de choses puissent encore être faites, ces efforts louables sont fidèles à notre charisme spiritain d’identification avec les pauvres et les vulnérables. Nos pensées et nos prières seront toujours avec eux, où qu’ils se trouvent.
Suisse : La province a été invitée à mettre à disposition son ancien petit séminaire à St. Gingolph ; elle le prépare actuellement à accueillir des réfugiés d’Ukraine. Des petites chambres pour les familles, des salles pour enseigner et jouer (il y a beaucoup d’enfants), des chambres à coucher, des salles de réunion et une cuisine et un réfectoire pour une centaine de personnes. En partenariat avec les affaires sociales du Valais, les spiritains verront comment accueillir ces jeunes familles d’Ukraine.
Irlande : La Province d’Irlande a offert à la Croix-Rouge irlandaise quatre appartements, contenant dix chambres au total, à Kimmage, pour les réfugiés ukrainiens. La photo représente Shanahan House, bloc B, dont le rez-de-chaussée a été offert à la Croix-Rouge.
Belgique : La communauté de Gentinnes a accueilli 8 personnes ukrainiennes, 3 adultes et 5 enfants (de 3 à 12 ans).
Ils bénéficient de chambres équipées, la nourriture et l’accompagnement pour les démarches administratives. La communication serait difficile sans les traducteurs des smartphones. Tous, y compris les plus jeunes, ont des smartphones qui sont fort sollicités, pas seulement pour des jeux mais aussi pour suivre des cours à distance.
La communauté partage avec eux la même salle à manger et la même cuisine.
Par ailleurs, la communauté a aménagé et ouvert une salle « à la disposition des Ukrainiens », les « nôtres » mais aussi ceux du village et même de villages environnants. Actuellement, une trentaine de personnes s’y retrouvent. Il y a aussi, dans une annexe, un petit dépôt d’habits, chaussures et jouets. Ils ont la clé de cette salle et en assurent la gestion. C’est donc une salle de rencontre entre eux, où on organise des cours de français de base , 2 ou 3 fois par semaine, avec l’aide de bénévoles du village.
La télévision locale TV Canal Zoom est venue réaliser une petite séquence sur cet accueil.
En tant que communauté, nous participons aussi à la réflexion et à l’organisation des services offerts par la commune pour tous les réfugiés accueillis ; on en attendons une centaine.
Cette arrivée donne un bon coup de jeune à l’âge moyen de la communauté. »
Rome – Au Généralat : la communauté du Généralat a reçu une demande du diocèse de Rome pour accueillir des réfugiés d’Ukraine et étant donné que nous avons accueilli des réfugiés dans notre Généralat dans le passé, nous avons donné une réponse positive. Nous attendons toujours que Caritas nous en envoie.
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