Le pape dans un garage du conseil
Les raisons du choix de Sainte-Brigitte de Suède ne sont pas connues, pas même des deux Pères Spiritains responsables de l’animation de cette paroisse. Le P. Guy Leandre, curé de la paroisse, n’était même pas à Rome et celui qui a accompagné le Pape était son Vicaire, le P. Francis Tchancho, qui – comme il me l’a avoué, encore un peu étourdi – est encore en train de digérer la joie d’une surprise aussi stimulante et inspirante.
Parier sur les familles
Vaticannews explique que, lors de cette rencontre avec les familles, « il y avait des jeunes mariés, des grands-parents, le groupe de jeunes de la paroisse, des enfants, un groupe de femmes immigrées du Sénégal, un orthodoxe, le chef de la ville. Bref, une humanité variée qui avait été prévenue à la dernière minute de cette soirée spéciale de catéchisme”. Le Pape a demandé que personne ne se décourage face aux tempêtes de la vie : « Défendons la famille, qui est l’oxygène pour élever les enfants ». Et de conclure : « Si les parents se disputent, c’est normal, mais ils doivent se réconcilier avant la fin de la journée, car la guerre froide du lendemain est terrible », répétant à plusieurs reprises les trois mots clés indispensables à la bonne marche d’une relation de couple : « Pardon, excusez-moi et merci ».
Les jeunes de la paroisse de St Brigid’s ont demandé au Pape comment il était possible de renforcer la foi aujourd’hui. La réponse a été claire : « Le seul moyen est le témoignage. Vous avez la responsabilité de faire avancer l’histoire, sans jamais tomber dans l’oubli.
Quand y aura-t-il une Église – un bâtiment ?
Entrant dans le concret de la vie de cette paroisse fondée en 1983, un paroissien déplore qu’il n’y ait toujours pas d’église, les célébrations se faisant dans une arrière-salle improvisée, la catéchèse et les fêtes dans un espace préfabriqué au sol en terre battue. Il a déclaré : « Dimanche, nous aurons la fête paroissiale, il pleut toujours à l’intérieur, nous n’avons même pas de macadam, mais ce n’est pas grave, nous le faisons quand même. Et votre présence, Pape François, nous fait sentir que vous faites partie de notre communauté”.
Le pape François a souligné l’importance de la communauté, en insistant sur le respect des jeunes et des moins jeunes : « Une paroisse où l’on n’écoute pas les enfants et où l’on oublie les personnes âgées n’est pas une vraie communauté chrétienne. N’oubliez pas que les personnes âgées sont la mémoire et que les enfants sont la promesse. N’oubliez pas ceux qui sont la mémoire du peuple de Dieu”.
Après avoir salué toutes les personnes présentes, le Pape leur a offert une image de la Vierge Marie avec l’Enfant Jésus : « Vous pouvez la garder ici dans l’édifice !
Fête des patrons
Du 7 au 9 juin, Palmarola a connu de nombreuses festivités pour célébrer la patronne de la paroisse, Sainte Brigitte de Suède. Le Généralat des Spiritains s’est déplacé en grand nombre pour participer aux festivités, mais il y avait aussi une raison particulière : le 25e anniversaire de l’arrivée des premiers Spiritains dans la paroisse. À l’époque, on préparait le grand Jubilé de l’an 2000 et certaines congrégations ont été mises au défi d’assumer un travail pastoral dans la périphérie de Rome. Les Spiritains ont eu la chance de choisir Palmarola, une paroisse pauvre et sans structures.
Ce dimanche, la fête a commencé par une procession du char de Sainte-Brigitte qui, partant de l’arrière de l’église, a parcouru quelques rues du quartier au rythme d’une fanfare. L’un des points de passage était le lotissement où la catéchèse du pape François avait eu lieu trois jours plus tôt.
Messe du jubilé d’argent
Arrivés sur le terrain où sera construite la future église, une messe a été célébrée sur le terrain, présidée par le père Alain Mayama, supérieur général des Spiritains, et animée par la chorale de la paroisse. Dans son homélie, le Père Mayama a rappelé les 25 ans de présence des Spiritains, qui ont commencé en 1999 sous la direction du Père Jean Jacques Boeglin, qui avait travaillé pendant de nombreuses années au Séminaire français de Rome. Depuis 1999, onze Spiritains ont travaillé dans cette paroisse périphérique, venant de pays aussi divers que la France et le Congo, le Nigeria et la Pologne, la Sierra Leone et le Cameroun, la Tanzanie et l’Ouganda.
La fête… et après ?
Le déjeuner de fête, préparé et offert par le Comité des Fêtes, a montré l’engagement de nombreux laïcs, appartenant à différentes organisations et dynamiques de la communauté, sans oublier le travail intense des jeunes. Au moment de rompre le gâteau, les membres de la communauté ont à nouveau évoqué le début de la construction de l’église, comptant sur la présence pastorale des Spiritains et manifestant leur confiance dans les prêtres qui travaillent avec eux.
La paroisse fêtera ses noces d’or en 2033. Le désir de faire le pas vers la construction d’une église paroissiale a été clairement exprimé. Sera-ce le cadeau que la communauté s’offrira et offrira au monde avant ses 50 ans d’existence ?
Tony Neves, CSSp
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